09.10.17 - Louise L., 24 ans, Liège

Louise Lavergne a été poignardée et étranglée dans son kot à Liège par son voisin Patrick Vanderlinden, déjà condamné plusieurs fois pour viol (3 ans en 2003 et 6 ans en 2006). Avec mise à disposition du gouvernement pour cinq ans, il avait été libéré en 2015 par le tribunal d'application des peines et était sous surveillance électronique.

Louise l'avait déjà dénoncé son voisin au commissariat d'Angleur en février 2015 après que celui-ci se soit présenté dénudé devant sa porte et qu'il lui ait laissé un mot à caractère sexuel. Il n'y a pas eu de suites. La police avait écrit une fiche d’information. Mais elle n’avait pas rédigé de procès-verbal ni, sans doute, vérifié le profil de Vanderlinden. Selon un membre de la famille de la victime, Louise souhaitait déposer plainte mais aurait été découragée, sous le motif que les faits mentionnés n'étaient pas assez graves, que cela n'en valait pas la peine. 
L'inspecteur a été suspendu par la police de Liège et une procédure judiciaire est entamée pour abstention coupable de porter secours. 

En juin 2018, Patrick Vanderlinden s'est suicidé dans sa cellule, sa mort impliquant l'extinction de l'action publique à son encontre. Mais la famille de Louise s’est constituée partie civile contre les deux policiers qui n'avaient pas acté sa plainte. En avril 2019, on apprend qu'un des deux policiers aurait été muté dans un autre commissariat, et le second ne serait pas encore retourné au travail. L'avocat des deux policiers liégeois plaide pour un dysfonctionnement dans le système informatique puisque le troisième policier qui est chargé de surveiller l'exécution de la peine et surtout de la libération de Mr Verlinden n'a pas eu accès à la main courante déposée par Louise. 

L'enquête pénale menée par le parquet de Liège pour non assistance à personne en danger a abouti en décembre 2019 à la poursuite de trois policiers pour homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution. Une première. En novembre 2020, la chambre du conseil de Liège a prononcé un non-lieu pour deux d'entre-eux, renvoyant le troisième en correctionnelle. Le policier est suspecté de ne pas avoir rédigé un procès-verbal après avoir été averti d’un incident préalable en s'étant contenté d'une simple main-courante.