On ne peut plus dire qu’on ne savait pas! On ne peut plus laisser faire!




Appel à la mobilisation nationale contre les violences faites aux femmes

Du 11 au 25 novembre 2018

Le vent tourne

En 2017, de nombreuses femmes se sont autorisées à parler librement via les réseaux sociaux des agressions sexuelles qu’elles ont vécues. En parler pour ne plus être seule, pour ne plus se sentir coupable, pour exprimer notre colère légitime, pour trouver la force de faire en sorte que ça change, profondément et durablement, pour qu’aucune de nous ne vive plus jamais ça !

En 2017, les associations féministes ont, pour la première fois en Belgique, mis des mots et des visages sur un chiffre terrifiant : au moins 39 femmes assassinées cette année-là parce qu’elles étaient des femmes[1] ! Carmen (35 ans, Comines), Shashia (20 ans, Anvers), Jeannine (64 ans, Villers-la-ville), Femke (38 ans, Lanaken), Malika (41 ans, Asquillies), … Reconnaître ces crimes pour ce qu’ils sont : des féminicides. Reconnaître pour rendre hommage, à toutes ces femmes assassinées et, à travers elles, aux milliers d’autres qui survivent tous les jours aux violences machistes, le plus souvent commises par un homme de leur entourage. Reconnaître pour résister, solidaires, parce que nous nous voulons vivantes!

Harcèlement sexiste, viols, féminicides, les médias n’ont pas tardé à relayer ce qui a été présenté comme un phénomène de société. La Belgique semblait découvrir enfin l’ampleur des violences machistes que toutes les femmes connaissent trop souvent, sous une forme ou l’autre, tout au long de leur vie. Un nouveau vent est en train de souffler.
Nous voulons du changement


En 2018, si les discours sont presque unanimes pour condamner les violences faites aux femmes, les actes ne suivent pas encore.
La lutte contre toutes les formes de violences machistes est une responsabilité collective, qui ne doit pas reposer que sur les épaules des femmes. Il est temps que les hommes et les pouvoirs publics prennent la mesure de leurs rôles dans ces violences et agissent en conséquence pour, eux aussi, contribuer activement à y mettre fin.
Les politiques d’austérité, le racisme et le sexisme continuent à faire reculer les droits fondamentaux de la majorité de la population. Il est temps de renverser radicalement la vapeur si on veut réellement se donner les moyens de garantir l’autonomie et la sécurité de toutes les femmes avec ou sans papiers, avec ou sans emploi, quelle que soit leur origine, leur âge ou leur orientation sexuelle.
Il y a plus de deux ans, la Belgique a ratifié la Convention d’Istanbul[2], s’engageant ainsi à mettre en œuvre, à travers une politique intégrée contre toutes les formes de violences faites aux femmes, des démarches concrètes en matière de prévention, protection des victimes et poursuite des auteurs. Dans le cadre de l’OIT, les représentant.e.s des travailleurs.euses et le Gouvernement belge participent à l’élaboration d’une Convention pour mettre fin à la violence et au harcèlement dans le monde du travail : ce travail doit se poursuivre en 2019[3]. Mais les pratiques n’ont pas encore évolué de manière satisfaisante sur de nombreux points comme en atteste le rapport alternatif sur la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul élaboré par les associations et services de terrain[4].

Serrons-nous les coudes

Ces dernières années, en Argentine, en Tunisie, en Corée, dans l’Etat espagnol, en Irlande, au Maroc, en Inde, … partout dans le monde, les mouvements féministes montent au créneau pour battre en brèche les violences machistes sous toutes leurs formes. En nous inspirant de la dynamique féministe internationale et dans une même démarche solidaire, nous appelons à une nouvelle mobilisation nationale en 2018 en Belgique.

Le 25 novembre 2017, à l’occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, plus de 3.000 personnes manifestaient dans les rues de Bruxelles pour réclamer un engagement plus ferme, massif et conséquent des pouvoirs publics dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Mais, bien sûr, parce que la route est longue, cette mobilisation en appelait d’autres.

En 2018, nous appelons la société civile (associations et citoyen-ne-s) à manifester son rejet des violences machistes dès maintenant et, de manière encore plus intense dès la journée nationale des droits des femmes le 11 novembre (journée nationale des droits des femmes) pour nous retrouver avec plus de forces à travers une manifestation féministe nationale contre les violences faites aux femmes le 25 novembre 2018 à Bruxelles (https://www.facebook.com/events/2044266425618595/).


Comment ?

Signer cet appel et le diffuser autour de soi via ce lien. Les organisations qui souhaitent soutenir cet appel en s’engageant concrètement dans sa diffusion, dans la mobilisation et/ou dans l’organisation de la manifestation du 25 novembre peuvent se signaler à mirabal.belgium@gmail.com. La liste des organisations signataires sera disponible sur http://mirabalbelgium.org

Diffuser sur les réseaux sociaux une photo individuelle ou collective invitant à participer à la manifestation du 25 novembre. Peignez votre main en mauve (peinture, maquillage, marqueur, tout est bon !) et placez-là vers l’avant pour montrer votre refus des violences faites aux femmes. Posez-là sur les réseaux sociaux avec les hashtags #StopViolencesFaitesAuxFemmes #25novembre et #MirabalBelgium

Intervenir dans l’espace public partout où nous vivons (dans nos quartiers, au travail, à l’école, dans les activités culturelles et sportives, les commerces, les services publics, …) avec une association ou simplement avec des ami-e-s pour mettre à jour la réalité des violences machistes et pour interpeller nos ami-e-s, nos voisin-e-s, notre famille, nos collègues parce que nous sommes tou-te-s responsables des changements à opérer en vue d’en finir avec les violences machistes. Pour faciliter une mobilisation la plus large mais aussi pour avoir l’occasion de rencontrer d’autres gens de sa région, nouer des contacts et se donner les moyens de rester mobilisé-e-s et actives/fs contre les violences après le 25 novembre partout où nous vivons. Quelques idées : un rassemblement aux bougies en hommage aux femmes assassinées parce qu’elles sont des femmes, un encerclement de lieux symboliques qui entretiennent les violences faites aux femmes, des discussions ou animations dans les marchés, proposer un départ groupé pour la manifestation du 25 novembre à Bruxelles, …

Des outils et des arguments sont accessibles sur le site http://mirabalbelgium.org Les annonces et traces (photos, vidéos, …) des interventions dans l’espace public ainsi que les propositions de départs collectifs peuvent être envoyées à mirabal.belgium@gmail.com. Elles seront publiées sur http://mirabalbelgium.org et sur https://www.facebook.com/mirabal.belgium



Les lignes commencent à bouger pour enfin obtenir des avancées concrètes et significatives ! En avant !

[1] http://stopfeminicide.blogspot.be; www.facebook.com/StopFeminicideBelgium[2] Convention du conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique, autrement appelée « Convention d’Istanbul ». www.coe.int/fr/web/istanbul-convention/about-the-convention
[3] Boîte à outils de campagne : Stop à la violence et au harcèlement dans le monde du travail https://www.ituc-csi.org/boite-a-outils-de-campagne-stop-a?lang=en
[4] Les conclusions de ce rapport seront rendues publiques en octobre-novembre 2018.