03.01.2021 - Ahlam Y., 28 ans, Liège


Ahlam Younan a été tuée d'une balle dans la tête, les mains ligotées dans le dos. Elle portait aussi des marques de strangulation.

La victime a été découverte chez elle par sa soeur aînée, inquiète de ne pas recevoir de ses nouvelles depuis le 29 décembre.

L'enquête est en cours. Le parquet de Liège confirme la mort par balle mais ne fait aucun autre commentaire. Le "crime d'honneur"* est largement envisagé par la justice liégeoise.

Un des frères d'Ahlam, Gerges, qui habitait chez elle depuis quelques mois, reprochait aux deux soeurs leur mode de vie "trop européen" à son goût, ainsi que leurs fréquentations et choix de vie. Les enquêteurs privilégieraient ainsi la piste du "règlement de compte familial". Un mandat d'arrêt international a été lancé à l'encontre de Gerges et il a été arrêté en Syrie. Il ne sera pas extradé et devrait donc être jugé dans le pays où il a fui.

Alham, d'origine syrienne, travaillait comme serveuse au "Point de vue", une taverne-restaurant liégeoise. Elle était en couple avec un jeune homme.



*Nous ne parlons plus de crime d'honneur. 
On ne tue ni par "passion", ni par "honneur ; il n’y a aucun honneur dans un meurtre. Ces violences doivent être nommées correctement : ce sont des féminicides. Les victimes sont tuées parce qu’elles sont des femmes, perçues comme transgressant les normes patriarcales de pureté, de soumission ou de contrôle familial.
De plus, cette formulation laisse croire qu’il existe une justification culturelle à ces crimes et stigmatise certaines communautés, alors que nous observons directement au travers de notre recensement et de notre travail avec des collectifs d'autres pays que les féminicides concernent toutes les sociétés et que les auteurs n'ont pas de profil-type.