La Belgique recadrée par le Groupe d’experts du Conseil de l’Europe - Belgie op het matje bij Europa voor aanpak geweld op vrouwen

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Le Groupe d’experts (GREVIO) chargé de veiller à la mise en oeuvre de la Convention d’Istanbul (Convention sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique) (1), a rendu public son rapport d’évaluation de la Belgique ce 21 septembre (2). La Coalition « Ensemble contre les Violences », qui regroupe une soixantaine d’associations de terrain en lien avec la thématique (3), appelle les pouvoirs publics à intégrer les recommandations du Conseil de l’Europe dans des politiques claires, cohérentes et correctement budgétisées et à s’aligner sur la Convention d’Istanbul, comme ils s’y sont engagés.

La Belgique doit mieux faire

Dans un contexte « Covid 19 » qui a déjà fait apparaître de manière criante l’insuffisance des mesures de prévention ainsi que les manquements en matière d’aide et de soutien aux femmes et aux enfants victimes de violences, le rapport du Groupe d’experts tombe à pic pour guider la Belgique dans la conception et la mise en oeuvre d’une réelle politique efficace en la matière. Il pointe du doigt de nombreux problèmes structurels et concrets : manque de clarté dans les budgets et de moyens financiers, insuffisance de reconnaissance de l’expertise des associations de terrain, mais aussi manque de places adaptées dans les refuges, difficultés à prendre en compte toutes les femmes (femmes migrantes, femmes handicapées, femmes âgées, etc.) et les discriminations multiples auxquelles elles sont confrontées …. La liste est longue.

Les enfants oubliés par les politiques belges

Parmi les points forts du rapport, le Groupe d’experts soulève la question des enfants vivant dans un contexte de violences entre (ex-) partenaires. Ces enfants sont des victimes, qu’elles- ils soient témoins des violences ou maltraité-e-s, avec des conséquences qui peuvent être lourdes pour leur santé psychique. Et pourtant, les tribunaux et les services spécialisés dans l’aide à la jeunesse ont tendance à oublier le contexte des violences lorsqu’il est question, notamment, des droits de garde et de visite des enfants lors d’une séparation. Le lien avec le père est privilégié malgré les risques, comme si les violences n’existaient pas, s’arrêtaient miraculeusement avec la séparation, ou encore n’avaient aucun impact sur elles et eux. Lorsqu’elles-ils osent parler des violences qu’elles-ils vivent, même sexuelles, la parole des enfants est régulièrement mise en doute, comme celle des mères. La Belgique doit agir pour protéger réellement ces enfants et mieux former les intervenant-e-s, qui bien souvent, n’ont même aucune notion de ce que sont les violences entre (ex-) partenaires.

Dérives des discours et des politiques effaçant la dimension de genre

La Belgique tend à invisibiliser le caractère sexiste des violences, déclare dès son introduction le rapport. Ce n’est pas une mince critique, puisqu’il s’agit du fondement même de la Convention d’Istanbul. La Belgique, lorsqu’elle a ratifié cette Convention en 2016, s’est engagée à lutter contre les violences structurelles spécifiquement faites aux femmes parce qu’elles sont femmes. La neutralité dont fait preuve la Belgique en la matière est soulignée comme dangereuse par les experts du Conseil de l’Europe : elle peut conduire à des lacunes dans la protection et le soutien des femmes. Comme c’est effectivement le cas, par exemple quand un féminicide est appréhendé comme un crime ordinaire, ou pire, comme une « histoire d’amour » qui a mal fini. Par ailleurs, le Groupe d’experts rappelle fermement que nier le processus de domination à l’oeuvre dans les violences entre (ex-) partenaires amène trop souvent les juges et les services d’aide aux justiciables à favoriser la médiation comme seule possibilité alors que les modes alternatifs de résolution des conflits obligatoires sont interdits par la Convention d’Istanbul.

Manque de cohérence, budgets opaques et statistiques inexistantes.

Le fait que la Belgique ne semble pas vraiment savoir contre quoi elle lutte, c’est-à-dire des violences structurelles issues d’un processus de domination historique des femmes par les hommes, est aggravé par un manque de coordination efficace entre le niveau fédéral et les entités fédérées. Cette fragmentation nuit à la cohérence des politiques et des approches, et l’expertise des associations de terrain n’est pas suffisamment sollicitée. D’un autre côté, ces mêmes associations sont de moins en moins subsidiées, et rien ne garantit leur pérennité. L’organe étatique de coordination du Plan d’Action National (PAN) pour la lutte contre les violences intrafamiliales et les violences de genre, l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes (IEFH), voit lui-même son budget diminuer d’année en année. Ces défauts de financement corrects s’inscrivent dans un budget global impossible à déterminer. Le manque de coordination amène également la Belgique à ne pas disposer de statistiques exploitables et les enquêtes de terrain sont trop anciennes et basées sur des indicateurs qui invisibilisent à nouveau la dimension de genre, aboutissant à des résultats non fiables. Alors que la Belgique est engagée dans la réflexion du futur Plan d’Action National de lutte contre les violences faites aux femmes, La Coalition « Ensemble contre les Violence » interpelle les pouvoirs publics et l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes pour que les recommandations du GREVIO soient intégrées dans le travail en cours. Elle invite également les différents Parlements à s’en saisir et à en discuter dans les plus brefs délais avec les associations de la société civile. Enfin, La Coalition appelle le futur gouvernement fédéral à prendre conscience de l’urgence de la situation et à inscrire la mise en oeuvre des recommandations du GREVIO dans sa déclaration gouvernementale.

Coalition Ensemble contre les Violences, le 28/09/2020

(1) Infos sur la Convention d’Istanbul : https://www.axellemag.be/3-choses-a-savoir-convention-distanbul/
(3) Cette coalition a réalisé le rapport alternatif de la société civile sur la mise en oeuvre de la Convention d’Istanbul qui relevait déjà, en février 2019, de très nombreux dysfonctionnements dans la concrétisation de la politique belge de lutte contre les violences faites aux femmes. Infos et rapport complet ici : http://stopfeminicide.blogspot.com/2019/05/rapport-alternatif-sur-la-mise-en.html


Belgie op het matje bij Europa voor aanpak geweld op vrouwen 

De expertengroep Geweld tegen vrouwen en huiselijk geweld (GREVIO) inzake de uitvoering van het Verdrag van Istanbul (Verdrag inzake het voorkomen en bestrijden van geweld tegen vrouwen en huiselijk geweld) heeft op 21 september 2020 zijn eerste evaluatieverslag over België publiceerd. De Coalitie "Samen tegen geweld”, die zo'n 60 terreinorganisaties hierover samenbrengt, roept de overheid op om de aanbevelingen van de Raad van Europa te integreren in een duidelijk, samenhangend en correct begroot beleid en zich af te stemmen op het Verdrag van Istanbul, zoals België eerder heeft toegezegd dat te zullen doen.

België moet het beter doen

In een "Covid 19"-context die al duidelijk heeft gemaakt dat de preventiemaatregelen ontoereikend zijn en dat er een gebrek is aan bijstand en steun voor vrouwen en kinderen die het slachtoffer zijn van geweld, komt het verslag van de expertengroep op het juiste moment om België te begeleiden bij het uitwerken en uitvoeren van een echt doeltreffend beleid op dit vlak. Het verslag wijst op vele structurele en concrete problemen: gebrek aan duidelijkheid in budgetten en financiële middelen, onvoldoende erkenning van de expertise van terreinorganisaties, een tekort aan aangepaste plaatsen in vluchthuizen/vrouwenopvangcentra, moeilijkheden bij de integratie van alle vrouwen (migrantenvrouwen, gehandicapte vrouwen, oudere vrouwen, enz.) in al hun dimensies (meervoudige discriminaties) .... De lijst is lang.

Kinderen vergeten door Belgische politici

Eén van de sterke punten van het verslag is dat de expertengroep de situatie van kinderen, die in een context van geweld tussen (ex-)partners leven, aan de kaak stelt. Deze kinderen zijn slachtoffers, of ze nu getuige zijn van geweld of worden misbruikt, met gevolgen die ernstig kunnen zijn voor hun psychische gezondheid. En toch hebben de Belgische rechtbanken en gespecialiseerde jeugdzorgdiensten de neiging om de context van geweld te vergeten als het gaat om het ouderlijk gezag en het bezoekrecht van kinderen in de context van een scheiding. De band met de vader is bevoorrecht ondanks de risico's, alsof het geweld niet bestond of op miraculeuze wijze stopte met de scheiding, of geen invloed had op de kinderen. Als ze durven te praten over het geweld dat ze ervaren, zelfs seksueel geweld, worden de woorden van de kinderen regelmatig in twijfel getrokken, net als die van de moeders. België moet optreden om deze kinderen echt te beschermen en derden, die vaak geen idee hebben wat geweld tussen (ex-)partners betekent, beter op te leiden.

Vervorming van het discours en beleidsmaatregelen die de genderdimensie uitwissen

België heeft de neiging om het gendergerelateerde karakter van geweld onzichtbaar te maken, zo stelt het rapport in zijn inleiding. Dat is geen geringe kritiek, want het is de basis van de Conventie van Istanbul. België heeft zich er bij de ratificatie van dit verdrag in 2016 toe verbonden om het structurele geweld tegen vrouwen, dat specifiek gericht is op vrouwen, te bestrijden. De neutraliteit van België op dit vlak, ziet GREVIO als gevaarlijk: het kan leiden tot lacunes in de bescherming en ondersteuning van vrouwen. Dit is bijvoorbeeld het geval wanneer een vrouwenmoord wordt behandeld als een gewone misdaad, of erger nog, als een "liefdesrelatie" die slecht afliep. Bovendien wijst de expertengroep er sterk op dat het ontkennen van het mechanisme van dominatie bij geweld tussen (ex-)partners er maar al te vaak toe leidt dat rechters en slachtofferhulpdiensten de voorkeur geven aan bemiddeling als enige mogelijkheid, terwijl het Verdrag verplichte alternatieve procedures voor geschillenregeling of veroordeling met inbegrip van bemiddeling en verzoening verbiedt. 

Gebrek aan samenhang, ondoorzichtige budgetten en onbestaande statistieken

Het feit dat België niet echt lijkt te weten waar het tegen strijdt, namelijk structureel geweld als gevolg van een proces van historische dominantie door mannen op vrouwen, verergert nog door een gebrek aan doeltreffende coördinatie tussen de verschillende partijen. De versnippering van de coördinatie is nadelig voor de samenhang en de aanpak van het beleid en er wordt onvoldoende gevraagd naar de expertise van de terreinorganisaties. Bovendien worden dezelfde verenigingen steeds minder gesubsidieerd en is er geen garantie voor hun duurzame werking. De overheidsinstantie die verantwoordelijk is voor de coördinatie van de opeenvolgende nationale actieplannen (NAP's) ter bestrijding van alle vormen van gendergerelateerd geweld, het Instituut voor de gelijkheid van vrouwen en mannen (IGVM), ziet zijn budget zelf van jaar tot jaar dalen. Dit gebrek aan adequate financiering maakt deel uit van een totale begroting die onmogelijk te doorgronden is. Het gebrek aan coördinatie leidt er ook toe dat België geen bruikbare statistieken heeft en dat de enquêtes over geweld te oud zijn en gebaseerd op indicatoren die de genderdimensie onzichtbaar maken, wat leidt tot onbetrouwbare resultaten.

Terwijl België zich beraadt over het toekomstige nationale actieplan ter bestrijding van geweld tegen vrouwen, roept de Coalitie "Samen tegen geweld" de overheid en het Instituut voor de Gelijkheid van Vrouwen en Mannen op om de aanbevelingen van GREVIO te integreren in de lopende werkzaamheden. Ook vraagt zij de verschillende parlementen deze kwestie aan te pakken, in overleg met de verenigingen van het maatschappelijk middenveld. Tot slot roept de Coalitie de toekomstige federale regering op om zich bewust te worden van de urgentie van de situatie en om de uitvoering van de GREVIO-aanbevelingen op te nemen in de regeringsverklaring.

Coalitie Samen Tegen Geweld