Communiqué de presse Ni Una Menos, au lendemain de la grève internationale des femmes du 08.03.17
Ils en touchent 20, nous répondons toutes !
Au nom de l’organisation
du mouvement féministe des femmes, lesbiennes, bisexuelles,
travesties et trans qui, le 8 mars, a construit en Argentine et dans
plus de 50 pays dans le monde « La Grève Internationale des
Femmes », nous dénonçons vigoureusement la répression
fomentée par le gouvernement de la ville Autonome de Buenos Aires.
Nous exigeons le non-lieu des poursuites engagées contre les
personnes incriminées, et qu’au contraire, soient interpellé.es,
poursuivi.es et sanctionné.es les responsables politiques et
exécutant.es des outrages commis contre les 20 personnes qui ont été
détenues, suite aux événements qui se sont déroulés vers 23
heures à proximité de la Plaza de Mayo, dans l’intention évidente
de discipliner les 300.000 personnes qui ont défilé hier dans les
rues.
La chasse, la répression
et les arrestations ont été brutales, discriminatoires et
constituent des violations des Droits humains. Aux alentours de la
Place de Mai, des représentant.es des forces de l’ordre en civil
ou en uniforme, sans porter d'identification et sans en notifier la
raison, ont frappé et détenu arbitrairement et illégalement des
femmes en raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle. Plus
encore, une chasse aux femmes qui sortaient de bars ou tout
simplement se promenaient dans la rue a été organisée. Elles ont
été poursuivies, frappées, menacées, arrêtées et violentées.
Ces outrages ont continué pendant les neuf heures qu’ont duré
leur enfermement. Parce que nous sommes nombreuses et organisées,
nous avons pu reconstituer les faits par de multiples témoignages.
Il y a quelques jours
déjà, six militantes féministes ont été persécutées, harcelées
et capturées illégalement par des civil.es ultra-religieux.ses et
détenues; elles ont été illégalement privées de leur liberté et
poursuivies pour avoir réalisé des graffitis annonçant la Grève.
Cela intervient en phase avec le discours des médias hégémoniques,
qui cherchent à nous montrer soit comme des victimes, soit comme
accessoires ou, si nous faisons de la politique, comme des violentes,
mais jamais comme des sujets de droits. Cette fois donc, le résultat
d'une autre nuit de résistance a été l'arrestation de 20 personnes
dans différents commissariats de police de la ville de Buenos
Aires. Il s’agit d’un pas de plus évident de la politique
de criminalisation de celles qui résistent et se battent.
Les charges retenues
contre elles sont « attentat, résistance à l'autorité et
blessures ». De son côté, l’UFEM (Unidad Fiscal
Especializada en violencia contra las Mujeres - Unité juridique
spécialisée dans la violence à l'égard des femmes) est occupée à
recueillir les plaintes. Pour toutes, nous exigeons le non-lieu.
Ces actes de violence
institutionnelle sont en soi un message véhiculant un contenu
menaçant : celui d’un gouvernement de la peur, pour que les
femmes, lesbiennes et travestis ne se joignent pas aux marches, pour
qu’elles ne se fassent pas entendre contre toutes les formes de
violences machistes, ni qu’elles ne réclament que l’urgence de
traiter de leurs droits soit inscrite à l'agenda politique…
l’urgence des droits de la moitié de la population mondiale.
À celleux qui regardent
ailleurs, nous continuerons à montrer les féminicides et les
avortements clandestins, les crimes haineux et la lesbophobie. Nous
continuerons d'alerter à propos de la persécution et de la
criminalisation des migrant.es, la féminisation de la pauvreté et
la criminalisation des protestations. Nous continuerons à sortir
dans les rues pour faire entendre nos voix et nous continuerons à
dire que nous ne sommes pas seules, que nous sommes organisées pour
une vie de libertés et sans peur !
À l’État répresseur,
nous disons #NiUnaMenos #VivasNosQueremos !
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Press release, Ni Una
Menos, March 9th 2017
One is assaulted, we all are!
The articulation of the
feminist movement (consisted of women, lesbians and bisexuals,
transvestites and trans people) that was able to build the past 8th
March the International Women's Strike in Argentina and in more than
50 countries of the world, condemn the repression organized by the
Government of the Autonomous city of Buenos Aires. We also demand
that the accused be dismissed, that all those politically responsible
as well as the perpetrators of the abuses committed against 20 people
in custody should be brought to justice, investigated and punished.
The events took place at around 11pm, in the area of the Plaza de
Mayo, and in a clear action that seeks to discipline us, the 300
thousand that marched yesterday in these streets.
The hunt, repression and
arrests were brutal, discriminatory and they constituted violations
of the Human Rights. Civil and uniformed personnel not carrying
identification and without showing the reason, beat and arbitrarily
and illegally detained women all around the square, by their gender
and by their sexual orientation. Not satisfied with that, they went
out hunting women randomly, women who were coming out of bars or just
walking down the street. They were persecuted, beaten, threatened,
requisitioned, forced, violated by the institutions. These outrages
continued during the nine hours that they were locked up. These
statements were reconstructed thanks to our organization, we are
plenty and we are organized.
Six days ago, six
feminist activists women were persecuted, harassed and illegally
captured by ultra-religious civils, then detained, illegitimately
deprived of their liberty and prosecuted for making tags as a
promotion of the strike. This time, lined up with the discourse of
the hegemonic media and dominating advertising, which pretend to show
us as victims, as accessories, and as violent if we make politics
(but never as subject to rights), the result of another night of
resistance was the arrest of 20 people in different police stations.
We demand dismissal for
all of them. It was a clear advance in the political decision to
criminalize the fighters. They are being charged for "attack,
resistance to authority and injuries". The UFEM (Specialized
Fiscal Unit in violence against the Women) is receiving claims. These
acts of institutional violence are a message themselves, they
transmit disciplinary content.
The government of fear;
in order for women, lesbians and transvestites not to join marches,
not make ourselves be heard against all forms of machist violence,
nor that we demand with proposals, the urgency of our rights to be
included in the political agenda.
Those of half the world's
population. We will continue to point out those who look the other
way at femicides and clandestine abortions, hate crimes and
lesbophobia. We will continue to warn about the persecution and
criminalization of migrants, the feminisation of poverty and the
criminalization of protests. We will continue to take to the streets
to agitate our voices and we will continue to say that we are not
alone, we are organized for a life of freedom and without fear!
To the repressive State
we say #NiUnaMos #VivasNosQueremos!