19/02/2022, Lucia V., 58 ans, Jumet
Selon la RTBF, "pas un seul membre du corps n’a été épargné". Les médecins légistes ont relevé 34 plaies sur le torse de la victime, dont 11 qui ont atteint des organes vitaux. Il lui a aussi asséné des coups à la tête, dans le dos, dans les flancs. Deux coups de couteau sont post mortem. "Un véritable acharnement", dit la RTBF. C'est ce qu'on appelle le phénomène d'overkill, un déchaînement de violence propre aux féminicides.
C’est le compagnon qui a appelé les secours, le 19 février au matin, mais il était trop tard.
Il était en couple avec Lucia depuis une dizaine de jours. Il était déjà connu des autorités judiciaires pour des faits de violence et de harcèlement envers plusieurs anciennes compagnes. Lors du procès, plusieurs d'entre elles ont évoqué des faits de harcèlement et de menaces, souvent avec un couteau, une fois avec un revolver. Il fait l’objet de nombreuses plaintes pour harcèlement et plusieurs mesures d’éloignement ont été prises contre lui.
Le compagnon de Lucia a été condamné à 30 ans de prison pour "meurtre sexiste". Pour la première fois en Belgique, l'article 405 quater est retenu dans le cadre du meurtre d'une femme, c'est-à-dire la circonstance aggravante de "sexisme". En d'autres termes, l'homme a tué Lucia "parce qu'elle était une femme, qui refusait de lui être soumise. Le mépris à l'égard d'une femme est le mobile du crime", explique la RTBF.
Les experts ont noté un risque de récidive élevé dans le cadre de violences conjugales, alors que les risques sont modérés dans le cadre de violence classique. Selon les jurés, l'homme a adopté un comportement méprisant à l’égard de la victime, comme il l’avait fait à l’égard de son épouse, de sa fille et des nombreuses femmes qu’il a fréquentées.
Coiffeuse indépendante à Jumet, Lucia est décrite comme une femme généreuse, courageuse, organisée, et au caractère bien trempé.
Sources : Télésambre, 19/02/22 ; La DH, 26/02/24 ; Télésambre, 12/03/24 ; L'Avenir, 14/03/24