21/09/2025 - Zahra R., 43 jaar, Roeselare
Zahra R., 43 ans, a été mortellement poignardée par M.K., son ex-mari de 47 ans, qui a également tué une connaissance de la famille et son ancien voisin.
Le féminicide a été découvert vers midi le 21 septembre, au domicile que Zahra partageait encore avec son ex et leurs quatre enfants. A ce moment-là, M.K. avait déjà tué Hussain H., un ancien ami de la famille âgé de 45 ans, sous les yeux de ses quatre enfants, qui ont entre 5 et 17 ans. En soirée, M.K. a tué sa troisième victime : Jan L., un pensionné de 67 ans et son ancien voisin. Les deux hommes entretenaient des relations conflictuelles, notamment à propos de l’état du jardin de M.K., qui possédait notamment des coqs élevés pour le combat. Jan L. et son épouse s’apprêtaient d’ailleurs à déménager vers un appartement du centre-ville de Roulers.
Le bourgmestre de Roulers, Kris Declercq (CD&V), a déclaré : "On ne comprenait pas encore exactement ce qui s’était passé, mais il apparaît désormais qu’il s’agit d’un drame à caractère passionnel." StopFeminicide tient à rappeler que nous sommes en 2025 et qu'il est honteux de continuer d'utiliser ces termes qui légitiment les violences commises.
M.K. avait pris la fuite, mais il a été interpellé à la gare d’Izegem, après une vaste opération de recherche mobilisant hélicoptères et forces de police. Il a été placé sous mandat d’arrêt.
L'homme venait d'être condamné à un an de prison, dont la moitié avec sursis, pour violence intrafamiliale à peine une semaine avant le triple meurtre. Ces faits concernaient des coups et blessures volontaires infligés à son épouse et à l’un de ses enfants l’été précédent. De plus, Hussain H. avait également porté plainte début 2023 car M.K. l'avait menacé, lui et sa famille, de mort à plusieurs reprises. Le parquet avait clôturé le dossier quelques mois plus tard, faute de nouveaux incidents.
Ceci a relancé les critiques sur le suivi des auteurs de violences. En effet, les peines de prison de six mois ou moins n’étant pas appliquées, M.K. n’a pas été placé en détention. Mais en plus, lors de l'enquête pour violences conjugales, une ordonnance de protection avait été émise à son encontre ; lors de sa condamnation, il est toutefois apparu que M.K. ne parlait pas néerlandais et par conséquent, aucune condition ne lui a été imposée.
"C’est le juge qui a ensuite décidé de ne pas imposer de conditions, car le soutien ne pouvait être fourni de manière optimale en raison de problèmes de langue", a expliqué la ministre flamande de la Justice, Zuhal Demir.
Il paraît absolument incroyable que la méconnaissance d'une langue puisse avoir la moindre incidence sur la surveillance d'auteurs de violences et la protection des victimes.
Selon la ministre Demir, "le Service d’aide aux victimes a contacté la victime et elle (l’ex-femme, ndlr) a été informée de toutes les décisions". Cependant, le cas n’a pas été signalé à la Maison de justice (veilig huis). "Aucun professionnel compétent ne l’a signalé", a précisé Zuhal Demir. Notons que même lorsqu’un signalement est effectué, par exemple par la police, toutes les victimes ne peuvent pas bénéficier d’une aide en raison des capacités limitées.
Les articles portant sur ce triple meurtre le désignent pour la plupart de "crime passionnel" et racontent à quel point le voisinage trouvait que M.K. "était un homme très gentil", voire "l'incarnation de la gentillesse", et précisent que "les autorités locales ont regretté que cette histoire « ternisse l’image de la commune »".
Sources :
FR : Virgule, 23/09/25 ; Sudinfo, 23/09/25 ; RTL Info, 30/09/25 ;